Avec certitude on peut dire qu’il a existé au moins trois sites de brasserie au village.
Parmi les plus connu, l’un se situe à l’ouest de Blehen, le long du grand chemin de Brabant (actuellement rue Haute). Il est vrai qu’avec la fusion des communes on parle désormais de la rue F Dormal, venant de Lens et se terminant à Blehen : l’endroit précis est pratiquement au coin avec la rue du Centre.
Un autre se trouvait non loin du château de Blehen : c’était sans doute la brasserie banale.
Le dernier site, le plus récent, s’est trouvé rue du château, là où plus tard il y a eu l’école du village et la maison dite « amon Monus ».
Avant 1449, il est fait mention d’une « brasserie », celle de Jean de Blehen d’Abée. En 1473 on parle de la « taverne » d’un autre Jean de Blehen d ‘Abée. Il est probable que ces établissements se trouvaient dans l’auberge, rue F Dormal, dont nous avons fait mention plus haut.
En 1716 est mentionnée la « brassine » près du château de Villenfagne, à une cinquantaine de mètres de l’actuelle brasserie du Flo.
Avant cela, dans la seconde moitié du 17èmesiècle, a fonctionné la brasserie possédée notamment par un certain Le Flament, à l’emplacement de celle du Flo. Elle a débuté ses activités au plus tôt en 1666.
Vers 1800 une brasserie est présente à Blehen mais il n’y en a plus en 1820. Sans doute en raison de la crise économique. En revanche, celles de Bertrée, Cras-Avernas, Ambresin, Avennes apparaissent alors.
La brasserie du haut du village (rue F Dormal) à une activité que l’on suit au long du 17èmesiècle, Ce doit être en 1703, 1704 qu’elle est détruite, en même temps que l’auberge, par les Hollandais campés à Villers, durant les guerres de Louis XIV.
D’après nos informations, la brasserie est toujours une construction « très considérable ». La cuisson de la bière rouge demande 30 à 40 heures et celle de la blanche seulement 3 ou 4. Le liquide obtenu en Hesbaye est souvent brun, d’une bonne qualité et provient de l’épautre.
Le 20.01.1682, une HOUBLONNIERE figure à proximité du château de Blehen. Le 12.12.1668 la veuve de François Marneffe (son mari était échevin et greffier de la cour de justice) a ses biens vendus, dont du HOUBLON et du seigle. En 1798, à Lens, existe aussi la mention explicite d’une houblonnière.
La qualité de la production locale n’égalait pas celle de Hougarde. Cette dernière est la bonne boisson par excellence tout au long de l’ancien régime.
Les gens qui faisaient profession d’aller la chercher près de Tirlemont s’appelaient d’ailleurs des hougardiers, d’où le nom de famille Hougardy.
La production de la bière locale était cependant favorisée par un régime de taxation avantageux
La présence d’une brasserie dans un petit village n’est pas un phénomène rare puisque, par exemple en 1810, la bière est faite à Lens, Lens-St-Servais, Poucet et Villers, soit tout autour de Blehen.
On notera qu’autrefois l’Eglise se méfiait des buveurs. Aussi dans toutes les agglomérations, lors des plaids (réunions) généraux, il était expressément interdit aux taverniers de soutirer de la bière et de la servir aux clients durant les offices.
La tenue normale de ces plaids (mais c’était rarement respecté) avait le lendemain de la fête des Rois (7 janvier) à la « Quasimodo » (1er dimanche après Pâque) et à « la Saint-Remy » (1er octobre). Du moins en ce qui concerne BLEHEN …..